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Cybermenaces 2025 : les 4 types d’attaques qui redessinent vos priorités

En 2025, si les attaques cyber brutales continuent d’exister, les menaces les plus dangereuses seront silencieuses, ciblées et psychologiquement fines. Pour vous, DSI ou RSSI, ce tournant n’a rien de théorique. Il implique de remettre en question la solidité de vos mécanismes de confiance — dans les utilisateurs, les authentifications, les outils intelligents… 

2025 sera une année de brèches invisibles, de faux messages parfaitement légitimes et d’outils internes qui trahissent leurs propres concepteurs. Désormais, un hacker n’a plus besoin de briser votre pare-feu pour entrer : il peut simplement convaincre votre collaborateur de le faire à sa place, ou mieux encore, manipuler votre assistant IA pour qu’il lui livre l’information. Zoom sur 4 vecteurs d’attaque les plus innovants en 2025. 

 

Phishing intelligent : quand l’IA sait qui vous êtes, ce que vous faites… 

Vous pensiez avoir durci vos protections contre le phishing ? En 2025, ce n’est plus suffisant. Le phishing est devenu intelligent, conversationnel et contextuel. Fini les fautes grossières ou les liens maladroits : place à des messages construits par des IA, capables de reproduire le ton de vos collègues, les habitudes de votre direction et les codes internes de votre organisation.

Le fonctionnement est redoutable : des modèles de langage avancés (LLMs) analysent vos emails professionnels, vos publications sur LinkedIn, vos dépôts GitHub ou vos tickets internes, puis rédigent des messages sur-mesure, souvent sans aucun lien visible. Le vecteur ? Un simple message Slack ou Teams du “DSI” qui vous demande une action urgente. Un SMS bien tourné. Ou un email sans erreur, signé du bon nom, avec la bonne formulation.

 

Ce que vous devez surveiller

  • L’arrivée d’emails sans lien ou pièce jointe mais contenant des instructions.
  • Des interactions multi-canaux (mail + SMS + appel) simulant une urgence croisée.
  • Des bots de chat infiltrés dans vos outils collaboratifs internes.

 

Votre parade : la vigilance augmentée

  • Formez vos équipes au phishing sans lien.
  • Implémentez des outils de détection comportementale et contextuelle sur vos messageries.
  • Déployez des politiques strictes de double validation hors canal pour toute requête sensible.

 

 

Fatigue MFA : vos utilisateurs sont vos vulnérabilités préférées

Vous avez mis en place une authentification multifacteur (MFA) ? Parfait. Mais vos attaquants aussi l’ont anticipée.

En 2025, la méthode dite de "fatigue MFA" (ou MFA bombing) est devenue l’un des moyens préférés pour contourner les protections les plus solides. L’idée est simple : harceler vos utilisateurs avec des demandes de validation MFA en rafale, jusqu’à ce que, par épuisement ou précipitation, ils cliquent sur “accepter”.

La ruse ne repose pas sur une faille technique, mais sur la psychologique de vos collaborateurs. Imaginez une séquence de 25 notifications push à 23h. Le clic de trop devient une porte grande ouverte pour l’attaquant.

Ce type d’attaque a déjà piégé Uber, Cisco, Microsoft ou MGM Resorts. Et si ces géants ont été touchés, c’est parce que le facteur humain reste la surface d’attaque la plus vulnérable.

 

Ce que vous devez surveiller

  • Des logs MFA contenant des dizaines de requêtes pour un même utilisateur.
  • Une activité anormale autour des comptes à privilèges élevés.
  • Des appels téléphoniques ou messages prétendant aider à “réinitialiser” un MFA bloqué.

 

Votre réponse stratégique

  • Déployez un MFA adaptatif ou basé sur des clés physiques (type FIDO2).
  • Limitez le nombre de requêtes MFA par minute ou par session.
  • Sensibilisez vos utilisateurs : refuser une demande non sollicitée est un acte de cybersécurité.

 

 

Deepfake d’entreprise : quand la voix du PDG appelle à 18h30

Imaginez : votre directeur financier reçoit un appel vidéo du PDG en déplacement. L’urgence est claire, le ton est familier, l’environnement sonore crédible. Une demande de virement est formulée, directe. Ce n’est pas un canular mais un deepfake.

En 2025, les cybercriminels exploitent massivement les technologies de synthèse vocale et vidéo pour réaliser des usurpations d’identité d’une qualité saisissante. Plus besoin de pirater un compte email ou un VPN : l’attaque passe par l’image et la voix.

Ces campagnes ciblent des profils clés : DAF, assistant(e)s de direction, cadres en télétravail. L’arnaque repose sur l’apparente légitimité de l’échange en visio ou en appel, renforcée par un contexte connu : déplacement du dirigeant, clôture de budget, incident en cours.

 

Ce que vous devez surveiller

  • Des demandes critiques par canal inhabituel ou en dehors des horaires normaux.
  • Des vidéos ou audios qui “sonnent juste”… mais qui n’ont pas été sollicités.
  • Des employés stressés ou isolés, souvent les plus exposés à ce type de manipulation.

     

Votre contre-mesure

  • Établissez des protocoles de validation systématique hors visio (par un second canal validé).
  • Mettez en place une politique de communication de crise qui interdit les instructions sensibles par visio seule.
  • Formez vos équipes au concept de “confiance piégée” : ce n’est pas parce qu’on voit et qu’on entend qu’on doit obéir.

 

 

Prompt injection & sabotage IA : les copilotes internes peuvent fuir ou trahir

Vous avez intégré un copilote IA dans votre CRM ou votre base documentaire interne ? C’est une avancée précieuse pour la productivité… mais aussi une nouvelle porte d’entrée pour les attaquants.

En 2025, les attaques ciblant les modèles d’IA internes se multiplient. Parmi elles, la prompt injection est la plus insidieuse. L’attaquant cache une commande malveillante dans un champ invisible ou anodin (description d’un ticket, nom de fichier, métadonnée de document). Résultat ? L’IA exécute cette commande comme si elle venait de l’utilisateur, en exposant des données sensibles, des accès ou des comportements interdits.

Encore plus préoccupant : certaines techniques dites de model inversion permettent d’extraire des informations confidentielles du modèle lui-même, en devinant son entraînement ou son historique de conversation.

L’attaque ne passe plus par vos firewalls, mais par votre assistant numérique. Et dans bien des cas, elle ne laisse aucune trace classique dans les logs.

 

Ce que vous devez surveiller

  • Des requêtes inhabituelles dans vos LLM internes (ex. : “quels sont les projets confidentiels ?”).
  • Des réponses IA contenant des informations qui ne devraient pas être accessibles à certains profils.
  • Des zones applicatives contenant des prompts ou instructions inattendues.

 

Vos réflexes défensifs

  • Segmentez les accès aux IA internes selon les profils métiers.
  • Intégrez un audit des prompts dans vos stratégies de gouvernance IA.
  • Mettez en place une couche de filtrage et de désinfection des entrées utilisateur injectées dans les modèles.

 

Les cybermenaces de 2025 ne se contentent plus de contourner vos défenses : elles contournent vos réflexes. Elles imitent vos collaborateurs, infiltrent vos outils de confiance, exploitent vos dépendances, et instrumentalisent vos assistants IA.

Dans ce nouvel environnement, la clé n’est plus seulement de renforcer les outils : elle est de mieux comprendre les logiques d’attaque, d’anticiper les comportements humains sous pression, et de remettre en question les automatismes organisationnels.

Votre posture de sécurité ne peut plus être figée. Elle doit devenir vivante, adaptative, ancrée dans une culture de vigilance collective — où chaque clic, chaque validation, chaque interaction avec un système intelligent est pensée comme un possible vecteur d’intrusion.

En 2025, ce n’est pas l’infrastructure qui flanche en premier. C’est la confiance, mal placée, mal protégée ou mal encadrée ! 

 

 



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