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Stratégie proactive de cybersécurité : misez sur la Threat Intelligence

Selon le dernier panorama de l’ANSSI, les cyberattaques de type espionnage stratégique et industriel ont été monnaie courante au cours de l’année écoulée. Les pirates ont ciblé les téléphones portables professionnels et personnels afin de surveiller des individus. En 2023, les cibles privilégiées ont été les instituts de recherche, les organisations membres de la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD), les entreprises de télécommunications ou encore les sociétés de fourniture en services numériques. Ces quatre secteurs ont pour point commun de transmettre des données sensibles. Toutefois, gardons à l’esprit que chaque entreprise est une cible potentielle.

Après une cyberattaque, il est déjà trop tard. Une stratégie de sécurisation anticipée est un véritable atout pour éviter la fuite de données. Pour cela, la Threat Intelligence est un outil puissant. Dans cet article, nous revenons sur le concept de Threat Intelligence, la manière de l’intégrer dans votre stratégie de cybersécurité et sur les outils disponibles sur le marché. Décryptage.

Threat Intelligence : définition & histoire

Basée sur les techniques de renseignement, la Threat Intelligence, ou renseignement sur les menaces, est une discipline de la cybersécurité centrée sur la collecte, l’organisation et l’analyse d’une quantité de données sur les menaces passées et actuelles. Les fournisseurs de Threat Intelligence revendent ces données aux entreprises qui souhaitent mettre en place une stratégie de cybersécurité proactive.

Le premier objectif de la Threat Intelligence est de mieux anticiper les futures attaques grâce à l’analyse de données brutes. Cette dernière permet de dresser un portrait des attaquants et d’identifier les tendances en matière de cyberattaques. Analysées proprement, ces données permettent aux entreprises de prendre des décisions éclairées.

À ses débuts, la Threat Intelligence avait un champ assez restreint de création de listes noires de domaines et d’IP malveillants. Avec l’accroissement des cyberattaques, le nombre de données à analyser a pris une autre dimension, ouvrant tout un marché à la Threat Intelligence. Désormais, les fournisseurs ont développé des plateformes de gestion de la Threat intelligence pour automatiser la collecte et l'analyse des données sur les menaces en temps réel. De plus, elle repose sur des cadres méthodologiques, utilisant des sources multiples pour une évaluation complète des menaces potentielles. Ces sources incluent des données techniques internes, des informations issues de l'industrie, des rapports de renseignement gouvernementaux, et même des informations provenant du dark web.

Mise en place : comment utiliser la Threat Intelligence ?

La Threat Intelligence intervient à plusieurs niveaux d’une entreprise : au niveau opérationnel et stratégique.

Au niveau opérationnel, l'intégration de flux de Threat intelligence dans les outils de sécurité est un pilier essentiel pour renforcer la défense en profondeur des infrastructures informatiques. Les informations provenant de la Threat intelligence permettent d'enrichir les fonctionnalités des systèmes tels que :

  • Les SIEM : les solutions SIEM utilisent les données de Threat intelligence pour corréler les événements en temps réel avec des indicateurs de compromission (IoCs) connus. Cela permet d'identifier des activités suspectes ou malveillantes plus rapidement et avec plus de précision, facilitant ainsi une intervention de sécurité ciblée et efficace.
  • Les Pare-feux : l'intégration de la Threat intelligence dans les firewalls permet d'actualiser dynamiquement les règles et les politiques de sécurité, bloquant les adresses IP, les URL et les domaines associés à des menaces connues. Cela aide à prévenir les attaques avant qu'elles n'atteignent le réseau interne.
  • Les IDS : en alimentant les IDS avec des données actualisées sur les menaces, ces systèmes peuvent mieux détecter et réagir aux tentatives d'intrusion en utilisant des signatures de menace et des comportements anormaux basés sur des renseignements récents.

Au niveau opérationnel, la Threat Intelligence comporte une part très importante d’automatisation des réponses. En associant les systèmes automatisés de réponse aux incidents avec des données de Threat Intelligence, les organisations peuvent configurer des réponses pré-définies à des menaces spécifiques. Cela peut inclure l'isolement automatique de machines infectées, la modification des règles de firewall, ou le lancement de processus de remédiation détaillés. Cette approche réduit le temps de réponse et diminue la charge de travail des équipes de sécurité, permettant une gestion plus efficace des incidents de sécurité.

Au niveau stratégique, la Threat Intelligence influence la politique de sécurité en offrant une vue d'ensemble des menaces actuelles et émergentes, permettant ainsi aux organisations de prioriser les ressources là où elles sont le plus nécessaires. Par exemple, si la Threat Intelligence indique une hausse des attaques de ransomware dans un secteur particulier, les entreprises concernées peuvent renforcer leurs défenses contre ce type spécifique d'attaque.

Par ailleurs, l’entreprise utilise les données de Threat Intelligence pour simuler diverses attaques potentielles et évalue sa capacité à y répondre. L'objectif est alors de développer un plan de réponse robuste et en formant le personnel à réagir de manière efficace. La planification de la résilience s'appuie sur ces scénarios pour développer des stratégies qui permettent à l'organisation de maintenir ses opérations critiques ou de les restaurer rapidement en cas d'attaque. Cela comprend la mise en place de systèmes de sauvegarde, la répartition des ressources réseau pour éviter les points de défaillance uniques, et la formation continue des équipes de sécurité et du personnel opérationnel.

Les plateformes de Threat Intelligence

Parmi les outils de Threat Intelligence disponibles sur le marché, nous pouvons citer :

  • Threat Watch offre des capacités de détection, de surveillance et de prévision des menaces. L’outil se base sur plus de 300 rapports sur les cybermenaces rédigés par les experts du cabinet d’expertise comptable PwC.
  • Le module de Threat Intelligence Mandiant (filiale de Google Cloud depuis 2022) fournit une visibilité sur les attaquants en s’appuyant sur le travail de plus de 300 professionnels de la sécurité à travers 22 pays.
  • AutoFocus de Palo Alto Networks est un service Cloud de renseignement sur les menaces qui met en corrélation les données sur les menaces provenant du réseau de l’entreprise, de son secteur et des flux de renseignements mondiaux.
  • Solarwinds Security Event Manager est une solution de gestion des informations et des événements de sécurité. Elle intègre plus de 100 connecteurs prédéfinis comme Atlassian, Microsoft, IBM et Linux.
  • IBM X-Force Exchange comprend plus de 900 téraoctets de renseignement sur les cybermenaces présents dans sa plateforme cloud et permet d’analyser les renseignements sur les menaces et de les partager.
  • McAfee Threat Intelligence Exchange s’appuie sur différentes sources d’informations et partage instantanément les renseignements sur les menaces constatées avec d’autres solutions de sécurité.

La Threat Intelligence est une discipline pleine d’opportunités pour les entreprises qui souhaitent anticiper les attaques potentielles et prévenir les risques d’espionnage. Toutefois, il s’agit d’une stratégie relativement récente dont les experts se font rares. Pour faciliter la mise en place d’outil et d’une stratégie de Threat Intelligence efficace, faites confiance aux ESN spécialisées en cybersécurité. Pour en savoir plus, les experts REDOPUS se tiennent à votre disposition pour répondre à l’ensemble de vos questions.

 

 



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